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Voyage d'éléphants
21 septembre 2010

Douceur de vivre à Guatavita

Guatavita_078

et Album Picasa pour la version plastique.

De bon matin nous traversons la ville jusqu'au terminal de bus interurbains. Nous sautons dans un très bel autocar vert tout confort et peu à peu, nous nous extirpons du smog de l'agglomération de Bogotá pour regagner les grands espaces et l'air pur auxquels nos âmes d'aventuriers aspirent.
Une soixantaine de kilomètres plus tard, sur des routes en état respectable (à noter les vaches, véritables employés municipaux autonomes, chargées de débroussailler les talus entre l'autoroute et la voie ferrée), le bus nous débarque au pied d'un grand ensemble architectural d'un blanc céleste. Une fois nos ventres pleins, et cessée la petite pluie sournoise qui nous faisait redouter une journée merdique, nous sommes au paradis. Surtout Matthias qui s'est carrément enfilé un steak de mammouth en guise de petit-déjeuner.
Alors, armés de chaussures Rangers et de machettes spéciales tropiques, nous partons à la conquête de cette terre d'espérance. Sur notre chemin, un bâton nous suffit à soudoyer trois vils mercenaires* qui se rallient à notre Idéal et partent en éclaireurs à travers une mangrove impénétrable. L'aventure est rude, et l'issue incertaine en l'absence de sentier balisé.

Guatavita_039

Nos 16 pieds (en comptant ceux des chiens) nous mènent finalement à l'orée d'une clôture, celle de l'ennemi : un riche propriétaire terrien défendant l'accès de son sol fertile aux serviteurs de la Liberté. D'un bond nous la franchissons, et nos acolytes sèment le chaos dans la mare où somnolent une bande de canards gavés du meilleur grain. Craignant les représailles du fusil de chasse du Seigneur, nous mettons les bouts.
Nous cheminons encore jusqu'à Guatavita la Belle, qui exulte toute blanche au milieu des Andes et de leurs pâtures impeccablement vertes. Nous rendons, non sans un pincement au cœur, nos trois compagnons de fortune à leur errance originelle, et nous assoupissons dans l'herbe grasse.
A notre réveil, un soleil tout neuf illumine le village, les montagnes, le lac et l'horizon. Les reflets sur les murs, ainsi que la bonhommie opulente de ses habitants nous rappelle que Guatavita est un village perché au plus près des Dieux.
Nous ne rentrerons à Bogotá qu'après en avoir savouré les derniers rayons.

* Un labrador mâle noir et deux labradors femelles blancs.

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