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Voyage d'éléphants
19 octobre 2010

Carmén del Bolívar

On passe Sincelejo tôt le matin, et un seuil critique en terme de motos, de costeños, de noirs, klaxons, cris et bruits en tous genres. Cette agitation massive est vraiment fatigante. Dans cette cacophonie, difficile d'y trouver un silence pour s'y reposer. Je trouve un marchand de Chirimoyas, un fruit exquis que je n'avais pas revu depuis le Chili. Je m'en empiffre avant de repartir.
Nous nous arrêtons à Ovejas et visitons le mecánico pour le vélo de K. qui ne veut plus changer de vitesses (la chaleur distend les câbles de commande, qu'il faut souvent réajuster). Ovejas est fatigante à cause de sa géographie de bosses, mais semble accueillante. Je m'endors au beau milieu de l'atelier, dès que mon cul touche chaise. Le mécanicien, sympathique, offre les réparations. De là au restaurant pour l'almuerzo. La chaleur nous pousse à consommer de plus en plus de jus de fruits. Les gérants nous laissent nous reposer à l'ombre dans la cour derrière, je fais une sieste de demi-fou et boucle ce tour de la mémoire du capitaine, mais à un autre moment et dans un autre endroit. Bien après que la patronne du resturant m'a apporté une caneca pour vider les toilettes de mon passage. Bien après que je me suis amusé à regarder un petit chien jouer à mordre trois porcs plus gros que lui. Le cochon est vraiment un animal paisible.

   Nous avons poursuivi jusqu'au Carmén, où notre recherche d'hôtel nous emmena dans des endroits divers et variés. Par exemple, le motel "La pasión", où on loue plus à l'heure qu'à la nuit, et où le seul grand miroir est situé face au lit, à l'endroit des fesses. Les chambres sentent fort le patchouli. Un peu plus loin, l'hôtel "La mentira", seul lieu sinistre dans cet atardecer flamboyant. Comme si cette partie du monde venait d'être retouchée avec photoshop. Nous nous sommes donc posés dans un autre, encore à côté d'une station-service, plus standard et sympathique. Après le rituel déballage - lavage - étendage des affaires et des cyclistes, nous sommes allés nous ballader au centre-ville, croisant une superbe tarentule qui se promenait sur le trottoir. Si grosse qu'on l'aurait prise pour une main balladeuse, loin de son corps de satyre.
Ici les rues sont toutes destapadas, sauf la principale qui sert de jonction d'autoroute, et parcourues par des hordes de jeunes joyeusement braillards à moto-cross, ce qui tranche considérablement avec l'immobilité macabre des immenses cimetières et des vieux assis devant leurs portes, celles-ci  grandes ouvertes sur des salons impeccablement décorés et des téléviseurs couleur ostensiblement tournés vers la rue. Toshiba et Mitsubishi ont fait du bon travail.
En ville, nous prenons une salade de fruits, un jugo de zapote et des galletas à la crème en guise de souper.

Mapa_6

LEXIQUE :

atardecer : fin d'après-midi

caneca : seau en plastique

costeño : habitant de la Côte

destapado : sans revêtement

mecánico : mécanicien

mentira : mensonge

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